Comment le digital va changer la sécurité privée
L’intégration du digital a, pour première conséquence pour les entreprises, de s’interroger sur leur organisation afin de s’adapter à cette réalité moderne et aux nouvelles exigences des clients.
La démocratisation du monde digital a engendré une grande transformation dans la relation client ; en effet, le client a gagné en autonomie, il compare, exprime son avis et surtout recherche quelque chose de précis et de qualitatif. Ainsi, le digital est devenu une approche fusionnelle de l’entreprise et du client, l’expérience de celui-ci doit être au cœur de la mobilisation.
Dans le secteur de la sécurité privée, et notamment celle des chantiers, les professionnels se tournent vers les nouvelles technologies pour proposer toujours plus d’efficacité et de valeurs ajoutée à leurs services.
Les évolutions technologiques impactent considérablement le secteur de la sécurité privée : caméras infra rouge, détecteurs de mouvements, alarmes, centrale GPRS; reconnaissance faciale, algorithmes prédictifs, robots-rondiers, ou encore drones …
Une occasion supplémentaire d’améliorer considérablement la qualité de la surveillance pour les professionnels du secteur.
L’utilisation de digital pour plus de performance
Si les caméras de télésurveillance et les alarmes ont bien trouvé leurs places sur les chantiers pour lutter contre mes infractions ou les vols, certaines technologies, encore en court de perfectionnement pourront un jour venir appuyer ou remplacer certaines taches du travail de gardiennage et de surveillance.
La vidéosurveillance sur IP envoie les images captées via internet sur un routeur. La transmission peut s’effectuer en Wi-Fi, ce qui supprime l’installation de câbles. La surveillance peut se faire à distance depuis n’importe quel ordinateur. Elle permet de multiplier les caméras et de reconfigurer le dispositif de surveillance en fonction du niveau d’alerte. Les données numériques en flux ou stockées peuvent être ensuite traitées par des logiciels qui définiront des anomalies ou alertes. L’installation doit être déclarée au comité d’entreprise et à la Cnil.
Loin de remplacer le travail des hommes, ces nouvelles technologies proposent une complémentarité sans égale pour la surveillance de sites isolés ou de chantier. Si aujourd’hui leur utilisation n’est pas encore généralisée, c’est parce que ces nouvelles technologies ne sont pas encore tout à fait à fait au point techniquement ou que des questions sur la protection des données individuelles restent encore sans réponses.
Quelques outils innovants demain sur les chantiers ?
Les drones

Pour les fabricants de drones, la sécurité et la maintenance des installations sont des applications évidentes. Les responsables de la sûreté commencent à s’y intéresser. La SNCF a testé des drones pour de la surveillance de maintenance. Vinci pourrait faire surveiller les chantiers de la ligne de TGV Tours-Bordeaux par drones. À Bordeaux, un site de Veolia a également lancé un test. Les drones permettent de parcourir de grandes distances, mais sont encore dotés d’une faible autonomie.
Mais l’utilisation des drones se heurtent encore à des problèmes de réglementations, notamment lorsqu’il s’agit de faire voler les drones de nuit, et de coûts, puisque faire voler un drone piloté est une prestation qui reste encore assez cher par rapport à l’utilisation de caméra de vidéosurveillance.
Robots patrouilleurs

Les robots-patrouilleurs ou robots-rondiers, qui ressemblent plus ou moins à ces aspirateurs ou tondeuses autonomes que l’on trouve chez les particuliers, auront aussi un rôle à jouer dans la sécurisation et la protection des chantiers.
Ces machines pourront accompagnées les agents et leur transmettre en temps réel des données tout en assurant leur sécurité. En effet les robots, comme les drones, pourront être envoyés en premier sur les zones de détection d’une anomalie et fournir des informations, telles que la confirmation d’une intrusion, sans exposer les gardiens à un danger, dans le cas où l’intrus serait armé par exemple.
Si la société américaine Knightscope a testé ses robots patrouilleurs K5 en novembre 2014 sur le campus de Microsoft, les français ne sont pas en reste. Le robot de la start-up E.O.S. Innovation, dédié à la surveillance des entrepôts, est en service depuis six mois sur l’un des sites français d’ID Logistics. En phase de commercialisation, il coûte entre 30 000 et 45 000 euros, alors qu’il faut compter 100 000 à 150 000 euros par an pour un vigile, le soir et les week-ends. La prochaine version sera dotée d’une caméra thermique.
Les ballons

Les ballons captifs représentent une bonne alternative aux drones, en particulier lorsqu’il s’agit de surveillance de longue durée, pouvant aller jusqu’à un mois. Pour résister aux intempéries et aux vents, souvent important dans des exploitations agricoles ou ostréicoles des chercheurs doivent améliorer cette technologie.
Il peut rester en vol stationnaire durant quelques jours avec un poids de 5 à 50 kg. Afin de sécuriser l’Euro 2016, et la fan-zone de Paris, trois de ces ballons captifs ont été déployés.
La reconnaissance faciale biométrique

Encore à l’état d’anticipation dans les films de science-fiction il n’y a pas si longtemps, la reconnaissance faciale est en voie de devenir le moyen privilégié d’identification biométrique. Ce genre de données stratégiques qui comprend également les empreintes digitales et le balayage de l’iris, sont de plus en plus considérées comme des données d’identification extrêmement fiables dans une multitude de contextes, notamment pour la protection des données personnelles, la gestion des comptes bancaires, le déverrouillage d’appareils mobiles ou pour accéder à des zones de restriction et aéroports.
Les métiers de la surveillance se métamorphosent
Le digital est entrain d’impacter les métiers du secteur de la sécurité privé. En effet avec l’apparition notamment du métier de téléopérateur qui n’existait pas avant l’utilisation généralisée des caméras de surveillance sur les chantiers et les sites isolés. Les métiers de la surveillance privée évoluent donc vers des professions plus qualifiées, et donc mieux payées. Les missions des agents de sécurités vont être modifiées telles que les rondes et patrouilles. En effet, si certains craignent une réduction des emplois du secteur liée à l’utilisation des technologies, il n’en est rien. L’homme sera toujours nécessaire pour effectuer rapidement les levées de doute et pour guider ces machines sur le terrain.